Moulin de Belle Meuse / Écologie
Comme le Moulin de Belle Meuse n’est pas raccordé à un réseau d’égouttage existant, le site est équipé d’une station d’épuration individuelle.
La station a été fournie par la société Eloy et fils de Sprimont. Le modèle choisi est le type Oxyfix, avec une capacité de 30 à 50 équivalents-habitants. Il s’agit d’un système mécanique basé sur le principe du lit fixe immergé aérobie.
Le processus d’épuration comporte trois phases :
Les eaux usées domestiques (sanitaires et matières fécales) arrivent dans la cuve de décantation primaire, où les matières organiques se déposent et sont décomposées par des bactéries anaérobies. Cette cuve sert également de séparateur de graisses.
La fraction organique restante passe dans la deuxième cuve, appelée réacteur biologique. C’est là que se déroule la purification aérobie. Les micro-organismes fixés sur un support solide (oxybille®) dégradent les matières organiques. L’oxygène nécessaire à leur activité est injecté dans la cuve par une pompe à air reliée aux diffuseurs placés dans le fond, assurant ainsi un haut rendement en oxygène.
Après le traitement biologique aérobie, l’eau épurée et la fraction de boues séparée par les micro-organismes passent dans la partie supérieure de la cuve de décantation finale. Les boues s’y déposent sous forme de flocons au fond de la cuve. Une première dénitrification a également lieu à ce stade.
L’eau purifiée s’écoule ensuite vers la rivière. Les boues résiduelles sont renvoyées vers la première cuve pour entamer un nouveau cycle d’épuration.
Depuis avril 2009, le Moulin de Belle Meuse produit de l’électricité grâce à une turbine hydraulique. Pour cela, nous avons utilisé l’infrastructure existante de l’ancien moulin. Grâce à cet investissement, nous avons considérablement réduit notre empreinte écologique.
Nous avons pu réaliser ce projet avec l’aide précieuse du Fonds Hoogveld de la Fondation Roi Baudouin, qui nous a donné un sérieux coup de pouce.
Environ 250 mètres en amont du moulin, un petit barrage a été érigé dans le cours d’eau de la Belle Meuse. Celui-ci permet de dévier une partie de l’eau vers un canal d’environ 1 mètre de large et d’une profondeur maximale d’environ 60 cm.
Ce canal, légèrement incliné, amène l’eau vers le moulin, tandis que le ruisseau principal descend plus rapidement dans la vallée.
Au niveau du chemin qui longe le moulin, on trouve une structure de retenue avec une vanne de levage et une grille à déchets. De cette structure part un tuyau en fonte d’environ 60 cm de diamètre, qui alimente une turbine de type "Banki".
Pour les techniciens parmi vous : le petit débit actuellement présent dans le canal permet une production constante de 1,5 kWh. La turbine utilise une chute d’eau de 12 mètres pour atteindre ce rendement.
Si nous pouvons faire fonctionner la turbine toute l’année, nous produirons déjà plus d’énergie que nous n’en consommons, en la faisant tourner à environ un tiers de sa capacité maximale.
Mieux encore : si nous parvenons à augmenter le débit du canal, la turbine peut produire jusqu’à 5,5 kWh à pleine puissance. Il reste cependant du travail à faire, notamment au niveau du canal et du système de dérivation du ruisseau. Mais c’est faisable !
L’eau sortant de la turbine est ensuite dirigée via une grande chambre de tranquillisation pour rejoindre la Belle Meuse.
Notre turbine est une belle machine, mais elle reste limitée par la quantité d’eau disponible. Et en réalité, cela ne se produit qu’en période hivernale.
Ces dernières années, le nombre de castors a fortement augmenté, ce qui rend notre production parfois très incertaine.
Grâce au Fonds Hoogveld de la Fondation Roi Baudouin, une partie du budget a pu être libérée pour l’installation de panneaux solaires.
Ils ont été installés début novembre 2024. Une batterie a également été prévue, suffisamment puissante pour couvrir notre consommation nocturne à partir de l’énergie produite par les panneaux pendant la journée.
Notre installation comprend 29 panneaux pour une capacité totale de 12,615 kWp. Notre batterie a une capacité de stockage de 14,1 kWh.
Le domaine autour du Moulin de Belle Meuse abrite divers habitats naturels que nous gérons avec le groupe nature. Les prairies sont fauchées à la faux jusqu’à deux fois par an. De cette manière, nous favorisons une grande diversité de graminées, plantes aromatiques et fleurs sauvages, au grand bénéfice des insectes et de nombreux petits animaux.
Depuis quelques années, des bénévoles silencieux fauchent l’herbe à la faux, apportant un calme bienvenu, loin des bruits de tondeuses et débroussailleuses.
Certaines zones sont délibérément laissées à l’état sauvage. L’humain n’a pas besoin d’intervenir partout – ainsi, la nature peut s’y exprimer librement. C’est aussi pour nous une opportunité d’observer ce qui se passe quand on ne fait rien.
Orties, zones broussailleuses et chardons font pleinement partie du paysage, et sont très appréciés par les papillons, abeilles et autres insectes.
Autour du petit étang, on trouve toutes sortes de plantes aquatiques. Une petite source maintient cette zone constamment humide. On y trouve notamment de la menthe aquatique, idéale pour une tasse de thé fraîchement infusé.
L’étang lui-même abrite différentes espèces aquatiques, souvent cachées sous une fine couche de vase.
De l’autre côté du ruisseau, une haie d’aubépine a été plantée pour délimiter le pâturage. Par endroits, des arbres fruitiers ont été ajoutés. Le sol de cette prairie est assez feutré, ce qui ne facilite pas le fauchage à la faux.
Nous fauchons ici par phases et en contournant les plantes en fleurs. En mai ou en juin, il n’est pas rare d’y apercevoir une orchidée sauvage.
Et puis, il y a le petit bois avec la source. Ici, nous laissons en grande partie la nature suivre son cours. De temps en temps, nous récupérons un arbre tombé pour refaire notre stock de bois de chauffage.
Ce bois abrite également le lérot (ou muscardin à gros yeux), une espèce discrète qui y a trouvé son habitat.
Dans le cadre des grands travaux de la station d'épuration, l'infrastructure nécessaire à la collecte de l'eau de pluie a été installée. Avec une source d'eau souterraine, nous disposons d'une réserve permanente de 10 000 litres d'eau claire pour alimenter les toilettes.